Le Tramway des enfants
Scénographie et costumes | scenography and costumes
de Philippe Blasband
Mise en scéne Philippe Blasband et Pierre Sartenaer
Création : Théâtre Le Manège, Mons.
Dans le cadre de Mons 2015 : Capitale Européenne de la Culture, février 2015.
Sur le plateau : quatre comédiens d’un certain âge, et d’une trempe certaine. Ce sont des enfants morts. Depuis combien de temps le sont-ils? Si parfois ils s’en rappellent, le plus souvent ils oublient. Ce qu’ils savent, c’est qu’ils sont en transit dans ce tramway pour quatre, conduit par un ange, et que, tant que des personnes penseront à eux, ils y demeureront.
Qui va descendre? Qui va monter ? Et quand ?
Obligés de cohabiter dans ce tramway sur lequel ils n’ont ni pouvoir, ni emprise, et livrés à eux-mêmes, ils cherchent à passer le temps et à vivre ce que peuvent vivre les enfants, avec leurs angoisses, leurs obsessions, leurs jeux, leurs rémissions, leurs révoltes. Pour eux, les sentiments atteignent la force et l’intensité d’une tragédie de Shakespeare. Les questions sont abruptes, les émotions brutales, et les mots réduits. La langue de Philippe Blasband semble suivre la cadence du tram. Elle va à l’essentiel et rythme parfaitement le voyage fantomatique de ces enfants perdus et si troublants.
On the stage: four actors of a certain age, and of a certain calibre. They are dead children. How long have they been dead? Sometimes they remember, but most of the time they forget. What they do know is that they are in transit on this tram for four, driven by an angel, and that as long as people are thinking about them, they will stay there.
Who will get off? Who will get on? And when?
Forced to live together in this tram over which they have neither power nor control, and left to their own devices, they try to pass the time and experience what children can experience, with their anxieties, their obsessions, their games, their remissions, their revolts. For them, the feelings reach the strength and intensity of a Shakespearean tragedy. The questions are abrupt, the emotions brutal, and the words reduced. Philippe Blasband's language seems to follow the rhythm of the tram. It gets to the heart of the matter and perfectly paces the ghostly journey of these lost and troubling children.