The Sea Within
Scénographie | scenography
Chorégraphie | choreography : Voetvolk-Lisbeth Gruwez
Création : Rencontres Chorégraphiques de Seine Saint-Denis, mai 2018.
Après sa trilogie autour du corps extatique, Lisbeth Gruwez crée pour la première fois une pièce qu'elle n'interprète pas elle-même, laissant la scène à dix danseuses.
Quittant l'individu pour le groupe, elle est comme toujours partie d'une problématique à la fois simple et personnelle : comment ré-établir des connections perdues ? Ici un ensemble de femmes parcourt donc le plateau, s'assemble et se disjoint, et malgré la solitude de chacune, compose un paysage commun, en mouvement permanent, semblable à un magma. Se dessinent des hélices et des spirales qui évoquent la structure de l'ADN, comme pour revenir à la structure originelle, à partir de laquelle renaître et repartir, quittant la matrice de pensées tournoyantes dans laquelle nous sommes enfermés.
Sensible à l'idée que le chaos est une forme d'ordre, en écho aux thèses du physicien Ilya Prigogine selon lequel « le non-équilibre est la voie la plus extraordinaire que la nature ait inventée pour coordonner et pour rendre possibles des phénomènes complexes », Lisbeth Gruwez laisse émerger les sensations. La bande-son, composée comme toujours par Maarten Van Cauwenberghe, dessine elle aussi une forme de vague, qui crée un espace affectant directement le spectateur.
Dans The Sea Within, les êtres se dissolvent dans le paysage, et se fondent dans une totalité qui permet de dépasser les dichotomies habituelles - entre le corps et l'esprit, l'ordre et le chaos, l'immobilité et le mouvement, soi et l'univers. Un flux se forme, dans lequel chacune prend sa place, comme une méditation collective, un « couque » rituel qui permet de construire une communauté sans domination et de laisser émerger quelque chose d'inédit.
After her trilogy on the ecstatic body, Lisbeth Gruwez created for the first time a piece that she did not perform herself, leaving the stage to ten dancers. Leaving the individual for the group, she has, as always, started from a simple and personal problem: how to re-establish lost connections? Here, a group of women travels around the stage, assembling and disassembling, and despite the solitude of each one, composes a common landscape, in permanent movement, like a magma. Helixes and spirals are drawn that evoke the structure of DNA, as if to return to the original structure, from which to be reborn and start again, leaving the matrix of swirling thoughts in which we are locked. Sensitive to the idea that chaos is a form of order, echoing the theses of the physicist Ilya Prigogine according to whom "non-equilibrium is the most extraordinary way that nature has invented to coordinate and make possible complex phenomena", Lisbeth Gruwez lets sensations emerge. The soundtrack, composed as always by Maarten Van Cauwenberghe, also creates a wave-like pattern that directly affects the viewer. In The Sea Within, people dissolve into the landscape and merge into a totality that overcomes the usual dichotomies - between body and mind, order and chaos, stillness and movement, self and universe. A flow is formed, in which each one takes its place, like a collective meditation, a ritual "couque" that allows the construction of a community without domination and the emergence of something new.